Kit Genre

POURQUOI UN KIT
DE RESSOURCES SUR LE GENRE ?

Ce Kit que nous vous proposons est à la fois pratique mais aussi théorique. Il est la réponse à une demande formulée suite aux insuffisances constatées lors de la dernière édition 2010 du Projet Mondial de Monitorage des Médias (PMMM). Le PMMM initié par la WACC (World Association for Christian Communication ou Association Mondiale pour la Communication Chrétienne) et dont le réseau FAMEDEV (Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement) avait la charge de coordonner dans les pays francophones de l’Afrique centrale et occidentale a clairement montré que aussi bien la représentativité des femmes dans les médias que la visibilité des actions menées par les femmes étaient très faibles.
Suite à ce constat, une réflexion ardente fut menée pour aboutir à l’élaboration de ce Kit pour accompagner les professionnels des médias et les acteurs de la société civile dans leurs activités quotidiennes de collecte et de traitement de l’information. Au-delà d’une simple analyse et de compilation d’informations, ce Kit a pour fonction générale d’accompagner dans leur formation pratique et quotidienne, les professionnels des médias et acteurs de la société civile de l’Afrique. L’objectif de ce Kit réside uniquement dans la volonté de diffuser les concepts liés au genre,tout en gardant à l’esprit l’importance des médias lorsqu’il s’agit de faire ressortir les rôles attribués aux genres et de renforcer les dimensions du genre, ainsi que la justice et l’égalité sociales. Il permet en outre de : familiariser le personnel des médias avec les concepts clés du genre, dont notamment la répartition des rôles et ressources, ainsi que le renforcement des capacités et la participation des femmes, et avec les stratégies et mécanismes nécessaires en vue d’inclure le genre dans les plans du développement. établir un lien entre le genre et les médias, briser les stéréotypes du genre et déterminer le rôle des médias à ce niveau. familiariser les participants avec la définition du genre et la relation entre le développement et le genre. Faire la lumière sur l’importance du genre et des médias et acquérir la capacité de relier les questions du genre entre elles et avec les médias.
Mais existe-t-il une seule et bonne méthode pour renforcer les capacités ? C’est ici que réside la problématique car la théorie du « one best way » est révolue, depuis que l’on sait que le travail quotidien dans les rédactions ne laisse pas beaucoup de temps pour autre occupation et dans un monde de plus en complexe, les voies qui mènent à la performance sont forcément diverses. C’est la raison pour laquelle, ce Kit se décline en plusieurs parties selon la nature des besoins et du type d’obstacles auxquels son utilisateur est confronté dans sa recherche en matière de genre pour un traitement équitable de l’information.

Pendant la « Décennie des femmes » (1975-1985) l’approche « Femmes et
développement » est apparue dans les projets de développement. Elle visait
à réduire les inégalités en plaçant les femmes comme principales bénéficiaires (vision économiste) mais sans s’attaquer aux fondements des inégalités entre les hommes et les femmes (Par exemple : inutile de donner accès au crédit ou à la formation à des femmes qui n’ont ni accès à la terre, ni liberté de mouvement). Celles-ci étaient cantonnées dans leur rôle traditionnel (maternité, éducation des enfants, travail domestique, soins à la personne et santé) sans effet sur les rôles socialement construits, d’où l’échec de cette approche. L’approche «Genre et développement» a été adoptée à la Conférence de Pékin (1995). Elle consiste à prendre en compte la répartition des rôles et des activités des femmes et des hommes dans chaque contexte et dans chaque société pour tendre vers un équilibre des rapports de pouvoir entre les sexes. Le programme d’action de Pékin contient 12 objectifs stratégiques concernant l’égalité de genre. Depuis 2000, les Objectifs du Millénaire sont le principal cadre de référence international en matière de développement, l’objectif 3 étant de « promouvoir l’égalité
des sexes et l’autonomisation des femmes ».
C’est dire donc que de nos jours beaucoup de personnes utilisent ce terme dans des contextes inappropriés ce qui continue à le dénaturer en le galvaudant ou en faussant carrément la perception que le citoyen lambda a ou peut avoir de ce concept. Cette notion qui est relativement récente et qui s’impose de nos jours dans toutes les activités liées à l’homme se doit par conséquent d’être mieux appréhendé, mieux connue, et mieux comprise par tous ceux qui ont choisi résolument l’option de prendre le genre pour ce qu’il doit être réellement : un véritable outil de développement et de lutte
contre les inégalités sociales. D’où la nécessité pour nous de penser à un kit qui fonctionne comme une boite à outils ou chacun pourra venir y trouver non pas des généralités, mais des réponses aux questionnements qui se posent au niveau quotidien.

Définition du genre

Le mot genre est la traduction du mot anglais gender. Ce terme est apparu pour la première fois en 1972. Le genre est la construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations entre les femmes et les
hommes. Les rôles féminins et masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et hommes dans la société et à la position que femmes et hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins, permettent de déterminer l’accès aux opportunités et aux ressources et imposent des attentes et des limites aussi bien aux femmes qu’aux hommes.
Il propose de faire la distinction entre la dimension biologique (sexe) et la dimension culturelle (genre).

NOTEZ BIEN :
Genre n’est pas synonyme de femme !
Le genre ne désigne pas les femmes mais les relations entre les hommes et les femmes, puisqu’il fait référence aux différences sociales entres les femmes et les hommes.

Les enfants, la politique ou la direction d’entreprises sont des domaines réservés aux hommes, etc…), ne sont pas déterminés
à la naissance (caractères innés déterminés par la biologie) et voués à ne jamais changer (…) mais sont attribués aux hommes et aux femmes par la société (rôles acquis / socialement construits : appris à l’école, au sein de la famille, etc) et peuvent donc évoluer différemment selon les situations sociales, économiques et culturelles où se trouvent les individus.

Le genre en théorie

Le concept de genre est donc un concept social qui part du principe que les différences sexuelles propres ne constituent et ne justifient pas les inégalités entre les êtres sociaux. Seule la culture intervient en créant les identités pour chaque sexe et en élaborant les systèmes de genre. Les différences se transforment alors en inégalités. On peut observer dans toute société que les places occupées par les femmes et par les hommes et les rôles sociaux que les unes et les autres jouent ne sont pas seulement – et loin de là – le résultat de la différence physiologique entre les hommes et les femmes. Ils sont le résultat d’une longue construction collective.

Les rapports sociaux du genre

Les femmes et les hommes (les filles et les garçons) ont le plus souvent un
statut différent au sein de la famille, dans la communauté et dans la société. Pour remplir leur rôle, ils utilisent des ressources différentes (naturelles, économiques, politiques et sociales). Il arrive que l’appartenance à un sexe ou l’autre empêche les individus de jouer le rôle qu’ils voudraient jouer et d’accéder aux ressources nécessaires à ce rôle. Les femmes en particulier, doivent surmonter des difficultés pour accéder à certaines ressources et/ou les contrôler. De plus, leur contribution sociale et économique est souvent sous-estimée. Il est donc important d’analyser « les relations de genre » dans le cadre des actions de développement ; cela revient à considérer la répartition et l’organisation des rôles, des responsabilités, des ressources et les valeurs attachées aux hommes ou aux
femmes, afin d’identifier les différences et les inégalités qui les séparent et de déterminer leurs intérêts, possibilités, contraintes et besoins respectifs en terme de développement. Contrairement aux différences biologiques entre les sexes, les rapports sociaux de genre dépendent du contexte. Ils varient d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre dans un même pays (différences entre la ville et la campagne, par ex.), mais aussi d’une famille à l’autre.
Les rapports sociaux de genre ne sont pas figés. Même dans les cultures traditionnelles, ils évoluent avec la situation économique, juridique, politique ou environnementale. Certaines de ces évolutions sont voulues et favorisent l’égalité : nombre de pays ont par exemple entrepris d’éliminer
toute discrimination entre les sexes dans leur législation. Il arrive aussi que des mesures soient prises pour perpétuer ou accroître les disparités (en Arabie Saoudite, les femmes n’ont ainsi pas le droit de conduire). Les changements ne sont pas toujours voulus et peuvent aller dans un sens
ou dans l’autre :
• Positifs : comme par exemple dans les zones franches du Bangladesh, où nombre de femmes travaillent (même si leur employeur ne se soucie que de ses intérêts économiques et n’a que faire du pouvoir social des femmes et si les conditions de travail sont souvent douteuses) tirant ainsi de leur activité un revenu monétaire non négligeable qui leur permet d’améliorer leur statut au sein de la famille.
• Négatifs : comme par exemple dans certains pays de l’Est où la libéralisation des marchés a
engendré un chômage élevé parmi les hommes qui, privés de leur place et de leur statut traditionnel à la tête de la famille, tendent à exprimer leur malaise et à affirmer leur masculinité en recourant à la violence domestique. Les rapports entre hommes et femmes évoluent souvent lentement, mais parfois aussi très vite : Au Rwanda, le génocide de 1994 et la disparition massive des hommes a donné aux femmes un nouveau statut et de nouvelles responsabilités. Au Maroc, dans certaines régions qui connaissent une très forte émigration masculine, les femmes sont amenées à assumer de nouvelles tâches et responsabilités (par exemple dans certaines oasis où une grande partie des hommes sont absents, les femmes doivent effectuer des tâches agricoles traditionnellement réservées aux hommes, comme le labour ou la pollinisation des palmiers-dattiers).

Les rapports sociaux de genre sont croisés avec d’autres rapports
sociaux.

Les femmes ne sont pas toutes égales et les hommes ne sont pas tous
égaux : l’âge, la classe sociale, l’appartenance ethnique, la religion déterminent également les activités et les responsabilités des femmes et des hommes, ainsi que leur statut, leurs chances et les contraintes auxquelles ils/elles doivent faire face. En Inde, une femme d’une caste élevée peut posséder un pouvoir plus grand qu’un homme d’une caste inférieure, tout en étant subordonnée aux hommes de sa propre caste.

Les rapports sociaux de genre sont des rapports de pouvoir.

Qu’elles soient privées (famille, mariage, etc.) ou publiques (religion, école, marché du travail, etc.), les institutions reflètent et contribuent à maintenir les rapports sociaux hommes-femmes. C’est pourquoi les tentatives visant à modifier ces rapports, en vue d’instaurer l’égalité, sont souvent perçues comme des menaces pour les «traditions» et pour la culture. S’il est difficile de gagner des batailles dans la promotion de l’égalité, il est
extrêmement facile d’en perdre. D’innombrables sociétés de par le monde en appellent au retour des valeurs traditionnelles, y compris à la soumission des femmes, parce qu’elles se sentent «menacées»
par des forces ou des idées «étrangères».

Le genre en pratique

Le genre se distingue des caractéristiques déterminées
biologiquement (liées au sexe) des hommes et des femmes. Il fait référence aux rôles et responsabilités construits par la société et attribués aux femmes et aux hommes dans une culture et un espace donné.
Ils subissent l’influence des perceptions et des attentes découlant de facteurs culturels, politiques, environnementaux, économiques, sociaux et religieux, et aussi des coutumes, de la loi, de la classe sociale, de l’ethnicité et de préjugés individuels et institutionnels. Les attitudes et les comportements des genres sont appris et peuvent être modifiés, contrairement aux caractéristiques qui sont liées au sexe, définis à la naissance et qui ne peuvent pas changer.

L’approche genre et développement se fonde sur les relations femmes / hommes que détermine la société et non plus sur les femmes en tant que groupe. L’approche est centrée sur les forces sociales, économiques, politiques et culturelles qui déterminent la façon dont les hommes et les
femmes peuvent participer à un projet, en profiter et contrôler ses ressources et ses activités. Intégrer l’approche genre dans les projets de développement est une méthode d’intervention.

Pour promouvoir un développement équitable. Elle consiste à favoriser une prise de conscience et à introduire des stratégies et des outils pour l’égalité entre les hommes et les femmes à travers l’intégration transversale du genre à plusieurs niveaux : dans les modes de fonctionnement des institutions, dans les compétences des personnels et à toutes les étapes de la gestion du cycle des projets ou des programmes.

La prise en compte de l’égalité de genre est essentielle
dans toute intervention de développement car :

Elle est directement liée au développement durable ;
• Elle est un élément essentiel à la réalisation des droits humains de tous ;
• Elle est intégrée dans la vie quotidienne ;
• Elle permet aux femmes et aux hommes d’avoir un accès égal à l’éducation, d’acquérir une indépendance financière, de partager les responsabilités familiales et d’être libres de toute forme de coercition.

Fiche : Le Genre comme instrument de développement

L’égalité du genre: L’égalité entre hommes et femmes est une des finalités du développement. Les projets et programmes de développement ne visent pas seulement ou nécessairement à faire participer le même nombre de femmes et d’hommes (de filles et de garçons) aux activités de développement, ni à réserver un traitement en tous points identique aux femmes et aux hommes (aux filles et aux garçons). Ils ne prétendent pas rendre les femmes et les hommes égaux, mais veulent leur offrir
les mêmes chances, les mêmes possibilités. L’égalité comprend le droit à la différence. Promouvoir cette égalité c’est tendre vers une société où les femmes et les hommes (les filles et les garçons) peuvent s’épanouir équitablement tout en contribuant à faire évoluer la société en fonction de ce à quoi ils/elles aspirent.

Les concepts de base du genre

Quelques concepts sont indispensables pour une bonne compréhension du genre. Ils sont en outre nécessaires pour guider les interventions en tenant compte de la dimension genre. Il s’agit essentiellement des concepts suivants :

La division du travail selon le genre :
Dans toute société, il existe une division du travail entre les hommes et les
femmes, qui est propre à chaque culture et à chaque époque. Elle peut varier d’une collectivité à l’autre. Elle est flexible et s’adapte aux conditions prévalant dans le ménage (par exemple l’éducation, la maladie ou l’absence d’un membre important de la famille). Dans l’analyse fondée sur le genre, on distingue trois grandes catégories de travail :

Le travail lié à la production:  Inclut l’ensemble des activités liées à la production de biens et de services voués à la consommatio et au commerce (agriculture, pêche, industrie, etc.). Il est généralement lié à une activité
rémunéré / qui génère un revenu.

Le travail lié à la reproduction:  Inclut l’ensemble des activités liées à la maternité, au bien-être familial dont les tâches domestiques,
le soin et l’éducation des enfants, les courses, la collecte de l’eau et du combustible, etc.

Le travail lié à la collectivité :  Inclut l’ensemble des tâches liées à l’organisation collective des activités et services sociaux:
cérémonies et fêtes, toutes activités pour améliorer le maintien et l’établissement de liens au sein d’une communauté, activités politiques locales, participation aux groupes sociaux, etc.

Les femmes comme les hommes, les filles et les garçons, peuvent s’engager
dans des activités liées à l’une ou l’autre catégorie, mais la plupart du temps leurs responsabilités sont différentes. Il faut bien réaliser que toute intervention dans un domaine aura des effets sur les autres domaines. Par exemple, la charge de travail des femmes peut les empêcher de participer aux projets de développement ou leur causer une surcharge dans d’autres domaines. Il importe donc de bien comprendre le type de travail que chacun des genres accomplit pour en tenir compte dans la planification des projets ou programmes, si l’on souhaite que les femmes puissent bénéficier autant que les hommes de l’intervention.

L’accès et le contrôle des ressources et des bénéfices :

La notion de ressource inclut : 

  • Les ressources économiques ou productives: La terre, l’équipement, les outils, la main-d’oeuvre, l’argent, le crédit, les compétences utiles
    sur le marché du travail et les possibilités offertes sur le marché de l’emploi en vue d’avoir un revenu.
  • Les ressources politiques : Le leadership, l’éducation, l’information, la confiance en soi, l’expérience, la crédibilité inclut l’ensemble des tâches liées à l’organisation collective des activités et services sociaux :
  • La ressource temps : La disponibilité pour la formation, les loisirs, les rencontres, etc.

Les bénéfices peuvent inclure les besoins essentiels (nourriture, logement, vêtements),l’accès à un revenu, la possession de biens, l’éducation et la formation, le pouvoir politique, le prestige, le statut …
L’état de subordination des femmes peut limiter leur accès aux ressources et aux bénéfices. Dans certains cas, les femmes peuvent avoir accès aux ressources (l’occasion de s’en servir) mais n’exercent sur ces ressources et avantages aucun contrôle (aptitude à en définir l’utilisation et à imposer ce choix aux autres).
À l’étape de planification, il est important de connaître les ressources et les bénéfices auxquels hommes et femmes ont accès et lesquels ils contrôlent, pour pouvoir
définir les activités du projet. Il ne serait par exemple pas pertinent de proposer
une activité éloignée d’un endroit si l’on sait que les femmes n’ont pas accès
à des moyens de déplacement (possibilité d’utiliser un moyen de locomotion ou d’utiliser de l’argent pour payer un moyen de transport) ou encore de développer une culture culture sur irrigation alors que les femmes n’ont pas de droits d’usage pour l’eau, etc…


exemple sur l’accès aux ressources.

Les femmes peuvent avoir accès à la terre pour cultiver, mais n’en possèdent pas la propriété (la législation ou le contexte socioculturel
limite souvent l’accès des femmes à la propriété foncière) et ne peuvent donc pas décider comment s’en servir (vendre ou
louer, cultiver telle ou telle variété…).
Les femmes peuvent avoir accès au revenu grâce à leur production agricole ou artisanale, mais n’exercer aucun contrôle sur la façon
dont il est dépensé.
Les facteurs d’influence ;
Dans toute société, la division du travail entre les hommes et les femmes, le type de travail accompli par chacun des genres, l’accès et le contrôle des ressources et bénéfices selon les genres ne sont pas des données statiques, qui n’évoluent pas. Plusieurs facteurs influencent et modifient ces rapports sociaux. Dans une approche genre et développement, il importe d’identifier ces facteurs pour développer des stratégies adaptées pour promouvoir l’égalité entre les genres.
Parmi les facteurs d’influence, on distingue les facteurs :
Politiques : régime, représentation, sphère d’influence, alliés, conflits, …
Économiques : taux de pauvreté, taux d’inflation, répartition des revenus, marché du travail interne et externe, privatisation des services, …
culturels : normes et organisation sociale, type de famille, hiérarchie sociale, forme d’organisation collective, religion,
coutumes, traditions, …
Liés à l’éducation : système éducatif, images et stéréotypes transmis par l’éducation, scolarité des filles et garçons, …
démographiques : structure par âge et sexe, répartition spatiale de la population, mortalité maternelle – infantile, …
institutionnels : bureaucratie, dispositifs pour générer et transmettre les savoirs, savoir faire, technologies, …
Juridiques : législation locale, statut juridique des personnes, engagement via les conventions internationales, …
internationaux : influence de la culture occidentale, de certains facteurs socio-culturels et religieux, etc .

La condition et la situation.

Du point de vue de l’analyse genre, on fait la distinction entre les conditions de vie des hommes et des femmes, qui touchent l’état matériel des individus dans leur quotidien, et leur situation sociale, liée à leur situation politique, économique et sociale comparée à celle des hommes ou des femmes d’une société donnée. Selon l’approche genre, il ne suffit pas par exemple d’améliorer les conditions de vie des femmes (accès aux soins, meilleur revenu, meilleures conditions de logement…). il est essentiel de viser
également l’amélioration de leur position sociale (possibilité d’exercer une influence, de prendre des décisions…) par rapport aux hommes, si on veut qu’elles puissent bénéficier également des initiatives de développement.
Les programmes ou projets de développement ont des répercussions différentes sur les conditions de vie des femmes et des hommes et sur leur situation.

Les besoins pratiques et les intérêts stratégiques :

L’analyse genre fait la distinction entre les besoins pratiques et les intérêts stratégiques, qui sont respectivement liées à la condition de vie et à la situation des individus. Généralement, les projets visant uniquement à répondre aux besoins pratiques et à améliorer les conditions de vie des femmes maintiennent et renforcent les rapports traditionnels entre les femmes et les hommes.

Les intérêts stratégiques des femmes en tant que groupe incluent notamment :
Moins de vulnérabilité à la violence et à l’exploitation ;
Plus de sécurité économique, d’indépendance, de choix et de possibilités ainsi que plus de mobilité ;
Responsabilités partagées avec les hommes et l’État en ce qui concerne le travail liés à la reproduction ;
Possibilité, avec d’autres femmes, de s’organiser pour développer la force, favoriser la solidarité et l’action ;
Pouvoir politique accru ;
Plus de capacité à améliorer la vie et l’avenir de leurs enfants.

Les besoins pratiques et stratégiques des femmes entrepreneures marocaines.

Les besoins pratiques des femmes entrepreneures représentent l’ensemble des « outils » nécessaires aux femmes pour développer
une activité économique :
La formation technique pour améliorer le processus de production ;
L’information et la formation pour assurer la commercialisation ;
L’information et la formation sur les procédures administratives, la législation et la fiscalité, les programmes d’appui à la
micro entreprise et leurs formalités ;
L’accompagnement dans l’élaboration des projets ;
L’accès à des financements pour l’investissement et le fonds de roulement ;
L’accès à des locaux ;
L’accès à des moyens de production et notamment à des technologies « modernes » pour améliorer le rendement et la productivité et alléger la pénibilité des travaux ;
Les besoins stratégiques concernent l’ensemble des moyens qui permettent aux femmes d’améliorer leur position sociale afin qu’elles soient capables d’assurer la viabilité de leur activité économique en assurant le contrôle de leurs ressources et bénéfices.
Le développement de l’autonomie financière ;
La participation des femmes aux processus de prise de décision tant au niveau familial que communautaire ;
L’augmentation de la représentativité des femmes dans les instances de décision politiques et économiques ;
La reconnaissance sociale de leur potentiel et de leur contribution ;
L’augmentation de la mobilité des femmes ;
Le développement de leur confiance en elles ;
Le plaidoyer auprès des décideurs pour qu’ils reconnaissent le potentiel des femmes et prennent en compte leurs besoins.
exemple sur la condition et la situation
Un projet d’approvisionnement en eau potable dans un quartier peut améliorer la condition des femmes (allègement des tâches),
mais avoir peu d’impact sur celle des hommes.
dans le cadre de ce même projet, on peut :
Aménager un point d’eau, sans tenir compte par exemple de l’avis des femmes pour le choix de l’emplacement et sans les impliquer dans la gestion de ce point d’eau. Dans ce cas, le projet aura contribué à l’amélioration des conditions de vie des femmes (accès à de l’eau potable à proximité de la maison, allègement des tâches liées à l’approvisionnement en eau). Il aura répondu à un besoin pratique des femmes. Contribuer à organiser les femmes, leur donner la possibilité de décider de l’emplacement du point d’eau en fonction de leurs besoins, renforcer leur capacité pour assurer l’entretien et la gestion du point d’eau. Dans ce cas, le projet aura répondu à un intérêt stratégique des femmes (augmentation du pouvoir de décision relatif à des infrastructures essentielles comme l’alimentation en eau potable…).
Le concept « d’empowerment » ou « renforcement du pouvoir / habilitation »

appropriation de pouvoir ou encore par les termes autonomisation ou habilitation. Selon Caroline Moser, l’empowerment pour les femmes, pourrait se définir comme suit : « La capacité des femmes à accroître leur propre autonomie et leur force interne. Cela est identifié comme le droit de faire des choix dans la vie et d’influencer la direction des changements via la capacité d’acquérir le contrôle sur les ressources matérielles et non matérielles ». (Moser, 1989). D’autres auteurs définissent le terme empowerment comme étant « un processus par lequel, au moyen de leurs luttes contre l’oppression, les actrices et acteurs sociaux augmentent individuellement et collectivement leur pouvoir, c’est-à-dire leur autonomie et leur contrôle sur leur propre vie et dans la société ». (Dagenais et Piché, 1994).
Dans plusieurs pays, les femmes s’organisent (ou furent organisées) pour exercer des pressions, faire campagne pour des lois anti-discrimination,
sensibiliser le public, se syndiquer et manifester pour ou contre l’accès à la planification des naissances, le vote des femmes…. On a ainsi observé des progrès dans ces domaines au cours des dernières décennies. Pourtant, avec la mondialisation des marchés et en dépit de la croissance économique, les femmes s’appauvrissent toujours davantage et subissent encore de nombreuses formes de violence ou d’inégalités.
Contribuer à l’empowerment des femmes constitue un élément stratégique pour favoriser l’amélioration de leur situation.

Exemple sur la condition et la situation
Dans une commune rurale au Maroc, peu après la conduite d’un diagnostic participatif, les autorités locales visitèrent le village.
Comme le voulait la tradition, les hommes s’assirent devant et les femmes se regroupèrent au fond de la salle. Le représentant villageois
prit la parole et expliqua que la communauté voulait que des puits soient construits (près de son domicile).
Une femme se leva soudain au fond de la salle et exprima son désaccord. Au cours du diagnostic, elle avait participé avec d’autres femmes à l’analyse des coûts et avantages de ce projet, qui avait montré que chaque puits ne profiterait qu’à quelques personnes.
Elle fit ensuite une proposition : construire un four collectif qui, dans son opinion, bénéficierait à beaucoup plus de familles du village. Elle fut appuyée dans ce sens par de nombreuses autres femmes qui avaient trouvé le courage de parler.
Ces femmes avaient pris de l’assurance parce qu’elles avaient eu l’opportunité de faire leur propre analyse de la situation et avaient
examiné le pour et le contre de chaque option. Grâce au consensus obtenu sur les priorités durant les discussions de groupe et les réunions des groupes cibles, elles comprirent qu’elles avaient le pouvoir de donner leur point de vue et les connaissances suffisantes pour défendre leurs propres choix.

Le concept de « gender mainstreaming » ou « transversalité du genre ».
La généralisation de la prise en compte du genre (gender mainstreaming) consiste à évaluer les répercussions sur les femmes et sur les hommes de toute action planifiée (législation, politiques, programmes, projets), et ce quel que soit le secteur (économique, social, culturel, politique… ; agriculture, infrastructures routières, industrie…) et le niveau (national, régional, local) considéré.
Cette stratégie de promotion de l’égalité entre hommes et femmes consiste à reconnaître que les femmes et les hommes ont des besoins et des priorités différents, qu’ils doivent faire face à des contraintes différentes et que leurs aspirations et contributions au développement ne sont pas les mêmes. Selon l’une des hypothèses à la base de cette approche, il importe de transformer les sociétés pour qu’elles s’adaptent aux spécificités des femmes et des hommes et leur accordent la même importance. Après la victoire des travaillistes en Grande-Bretagne par exemple, le nombre des femmes députées a sensiblement augmenté. Peu après les élections, un groupe
de ces parlementaires a fait pression afin de modifier les habitudes de travail du parlement (sessions se prolongeant tard dans la nuit), car elles tenaient à concilier activité professionnelle et vie familiale.

Pour une approche intégrée de l’égalité, il faut que les acteurs et les institutions de développement soient à même d’inclure le souci
d’égalité non seulement dans leur manière de travailler (culture institutionnelle, compétences, etc.), mais aussi dans leurs politiques
et dans leurs programmes, à tous les niveaux et à toutes les étapes d’un programme ou projet. Cela implique aussi que le genre ne se
limite pas aux actions et aux projets qui concernent uniquement les femmes. Il doit être pris en compte dans toute intervention de
développement, qu’elle cible seulement des femmes ou toute une communauté. De même, le genre ne se limite pas à des interventions
dans des secteurs particuliers (éducation, santé, AGR dans le domaine de l’agriculture ou de l’artisanat). Il doit être pris en compte
dans des domaines où, à première vue, la problématique du genre pourrait ne pas sembler évidente (travaux d’infrastructures, projets
environnementaux…).
Les trois premiers outils conceptuels servent à analyser les rapports de genre dans une collectivité à l’étape de l’analyse de la situation
(diagnostic) et de l’identification d’un projet. Les quatre autres outils servent à orienter les interventions de développement (formulation,
planification et mise en oeuvre d’un projet).

Projet

Aménagement de pistes rurales pour désenclaver des villages

Problèmes de genre

Qui profitera des opportunités d’emploi liées aux travaux de construction de la route ?
• Les femmes seront-elles associées à la prise de décision sur le choix des routes à aménager en priorité ?
• Possibles appréhensions des femmes pour leurs enfants et leurs maris (accès à la ville et ses dangers ou tentations, immigration)
•Accès au marché facilité pour la commercialisation des productions : qui en profitera ? les femmes pourront-elles aussi aller vendre leurs productions en ville ? Profiteront-elles des nouveaux revenus générés par l’augmentation de l’activité ?
• Accès aux moyens de transport : les femmes auront-elles accès de la même façon que les hommes à des moyens de déplacement et profiter du désenclavement ?

Projet

Développement du tourisme rural

Problèmes de genre

Présence d’étrangers pouvant provoquer des chocs culturels
• Pression accrue sur des ressources comme l’eau et donc approvisionnement en eau plus difficile pour les femmes
• dans le cas d’aménagement de chambres chez l’habitant, y aura-t-il une augmentation de la charge de travail pour les femmes ?
• Qui va profiter des revenus générés par le tourisme ?
• risque d’abandon des activités agricoles (productions vivrières) par les hommes pour cibler le tourisme.

Les trois premiers outils conceptuels servent à analyser les rapports de genre dans une collectivité à l’étape de l’analyse de la situation (diagnostic) et de l’identification d’un projet. Les quatre autres outils servent à orienter les interventions de développement (formulation, planification et mise en oeuvre d’un projet).

Fiche : intégration du Genre dans une organisation.

L’intégration de l’approche genre dans les interventions de développement est une méthode de travail visant à promouvoir un développement équitable en favorisant une prise de conscience et en introduisant des stratégies et des outils pour l’égalité à toutes les étapes de la gestion du cycle des projets ou des programmes mais aussi dans les modes de fonctionnement des institutions et des différentes formes d’organisation (associations, entreprises…). En effet, le genre ne se limite pas à une méthode que l’on applique sur le terrain. Pour parvenir à assurer l’égalité de genre, il faut tout d’abord en assurer l’intégration au sein des institutions et des organisations.
Qu’il s’agisse d’un ministère, d’une ONG, d’une association, d’un institut de formation ou d’une entreprise privée, tout organisme possède sa propre culture institutionnelle, ses valeurs, ses compétences et son expérience dans son domaine d’activités. Son «identité» détermine largement sa manière d’intégrer le genre. De plus, chaque organisme réunit des individus (femmes et hommes) qui soutiennent ou s’opposent au principe de l’égalité entre hommes et femmes, et ceci indépendamment de la politique
de leur organisation.
Que signifie intégrer le genre dans l’association
Intégrer la perspective genre dans les associations est une stratégie qui vise à :
• Faire du genre un thème transversal dans les actions et les projets de l’association (= prendre en compte l’égalité hommes femmes dans tous les types d’actions et d’interventions), et éventuellement définir et mettre en oeuvre des projets ciblant spécifiquement la promotion de l’égalité hommes-femmes ;
• Promouvoir l’égalité des chances et de traitement entre les hommes et les femmes au sein de l’association. Plus précisément, assurer l’égalité de genre dans l’association signifie : Favoriser la mixité des membres et des salariés (pour les salariés, rechercher avant tout les compétences lors du recrutement, qu’elles soient portées par des hommes ou par des femmes ; permettre l’adhésion aussi bien des hommes que des femmes) ;
Veiller à ce que les hommes et les femmes puissent accéder aux mêmes fonctions quelle que soit leur nature ou leur niveau (membres du conseil d’administration, président/e, trésorier/ère, chef de projet) ; Soutenir les hommes qui veulent évoluer vers un poste ou une tâche majoritairement réservé aux femmes et inversement ;
Encourager les femmes à occuper des postes à responsabilités / éliminer les barrières qui limitent l’accès des femmes à des postes à responsabilité / de décision ;
Assurer l’égalité de traitement (rémunération ou indemnités, accès à la formation, reconnaissance du travail effectué, congés payés, garantir les congés de maternité aux femmes travailleurs, ne pas obliger les femmes à recourir au travail à temps partiel dans le but de mieux s’occuper de leur ménage etc.. …);

Prévoir des conditions de travail / d’activités adaptées aux contraintes et besoins spécifiques des hommes et des femme (ex : ne pas prévoir des réunions tard le soir sachant que les femmes ne pourront se déplacer seules la nuit) ;
Éliminer les différentes formes de discrimination à l’encontre des hommes et des femmes du fait de leur sexe, mais aussi âge, religion, origine ethnique (ex : adhésion ou participation à certaines activités réservées aux hommes / aux femmes) ;
Créer un climat de travail inclusif permettant aux hommes et aux femmes de travailler efficacement ensemble ; Mettre en place des mesures permettant d’assurer la prise en compte du genre dans toutes les activités et les projets portés par l’association.
Comment intégrer le genre dans l’association ?
On cite généralement 4 étapes pour créer une égalité de genre dans l’association.

  1. L’audit organisationnel du genre
  2. La définition de la stratégie
  3. La mise en oeuvre des actions
  4. Le suivi et l’évaluation
  5. L’audit organisationnel
    L’audit organisationnel de genre est à la base des plans d’égalité hommes / femmes dans les associations. Il consiste à faire une auto-évaluation de l’association pour établir le constat, c’est-à-dire à analyser la situation actuelle de l’association concernant la prise en compte du genre. Sur la base de cette évaluation, les membres de l’association pourront formuler des propositions d’amélioration pour la prise en compte du genre. L’audit de genre est une démarche qui permet à tous de s’interroger sur le «pourquoi» et le «comment» de la forte ou faible intégration du genre dans une association. Un audit de
    genre doit permettre de susciter chez tous les membres de l’association un enthousiasme à oeuvrer ensemble en vue de l’égalité
    entre les hommes et les femmes.
    L’audit de genre consiste globalement à :
    • connaître la situation des hommes et des femmes dans l’association (fonctions occupées, conditions
    de travail / d’action…) ;
    • réunir des données désagrégées (hommes / femmes) concernant le recrutement, la formation, les activités exercées ;
    • mettre en évidence les points forts et les points faibles (inégalités de genre), les lacunes de l’association ;
    • analyser les causes des déséquilibres.
    Pour réaliser cet audit, la démarche suivante est proposée.
    1.1) constituer une équipe mixte de 2 ou 3 personnes qui sera chargée de réaliser l’audit et informer les membres de l’as
    sociation sur les objectifs et la démarche de l’audit.
    1.2) recueillir quelques données de base sur l’association.
    Pour analyser la situation de l’association, quelques données essentielles doivent être collectées. Pour cela, on peut utiliser
    les tableaux suivants.
    tableau 1 – employé(e)s et adhérents
    Nombre de projets ciblant les hommes uniquement
    Nombre de projets ciblant les femmes uniquement
    Nombre de projets ciblant les hommes et les femmes
    Nombre de projets tenant compte de l’approche genre
    tableau 1 – employé(e)s et adhérents
    1.3) compléter ces données à travers des interviews et l’analyse des documents de l’association.

Pour analyser les points forts et les points faibles de l’association concernant la prise en compte du genre, l’équipe en charge de l’audit organisationnel essaiera d’apporter des réponses aux questions suivantes, en analysant les documents de l’association et en réalisant des entretiens avec des responsables, des membres, des bénéficiaires et même des partenaires de l’association (dans ce cas, on interviewera séparément les hommes et les femmes pour éviter toute influence sur les réponses.

Bref aperçu des résultats Principaux
Le Bureau Afrique de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) en collaboration avec le Réseau Inter-africain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement FAMEDEV a réalisé un audit genre en Afrique de l’ouest et du centre et les résultats issus de cette étude ont été partagé lors d’un atelier tenu à Dakar du 18 au 20 décembre 2006. Mme KARWERA MUTWE, chargée des programmes de FAWEDEV a présenté les résultats ci-dessous.
Elle a souligné que le point qui revient clairement à travers tous les rapports c’est que sur le plan des principes, la politique générale d’intentions énoncée par les décideurs des pays de la zone Ouest africaine
affirme l’égalité des genres. Mais il est à faire remarquer qu’il n’existe pas de suivi systématique pour s’assurer que les politiques énoncées sont appliquées sur le terrain. La raison principale de cette contradiction est que la plupart des pays audités, il n’existe pas au niveau national de mécanisme
chargé d’évaluer la mise en oeuvre de ces politiques qui demeure des énoncée théorique dans la mesure où ils ne sont pas suivis des programmes concrets ou des actes visibles et quantifiables.
Au regard du secteur des organes de presse, l’audit reflète et développe les aspects suivants :
• Le leadership dans les médias,
• Le recrutement, l’avancement, le développement de carrière et les conditions de travail
• La répartition du travail au sein des médias
• L’éducation et la formation en journalisme ;
• L’image des femmes à travers les médias.

  • Leadership des femmes dans les organes de presse et les
    organisations des médias il est clairement apparu que dans tous les pays concernés par les audits que les femmes n’occupent pas de postes des responsabilités élevées au sein des médias surtout dans la presse écrite. Il est aussi vrai que sur le continent, les organisations travaillent avec les médias n’ont pas de représentativité élevée des femmes sauf pour celles qui ont été créées spécifiquement pour les femmes. La raison principale de cette situation est le niveau peu élevé d’éducation des femmes. Le retard dans la formation à la profession aura des répercussions dans l’embauche également. Les hommes ont pris une longueur d’avance dans cette filière et il est normal qu’ils se retrouvent plus nombreux à des postes de responsabilités.
    Les rapports révèlent également que les médias deviennent de plus en plus de Entreprises commerciales qui appartiennent aux hommes majoritairement. Les propriétaires estiment que les postes détenus
    par les femmes sont moins rentables car l’opinion généralement installée dans les esprits affirme que la femme est moins disponible que l’homme à cause des congés de maternité, de maladie et des
    soins aux enfants et autres obligations familiales qui lui incombent.
    Les rapports font également ressortir que les filles qui sortent des Instituts de formation en journalisme préfère s’orienter en priorité vers les médias audio visuels, surtout la télévision. Mais même dans
    ces médias, on n’a pas en Afrique assez de Femmes journalistes vétérans mais plutôt de grandes animatrice des programmes et des bonnes présentatrices.
    Leadership au niveau des organisations syndicales des médias :
    L’audit a confirmé que les femmes sont sous représenter surtout, ,au niveau des comités directeurs et ceux de prise des décisions. La raison à cet état de chose est que la majorité des membres sont des
    hommes et dès lors ils préfèrent voter pour leurs collègues masculins en signe de solidarité en vue de maintenir les femmes dans le statu quo. Par ailleurs, il y a un manque de solidarité entre les femmes
    qui ne se serrent pas suffisamment les coudes pour accéder leurs consœurs au sein des organes dirigeants des syndicats. A part quelques rares exceptions, les femmes sont très peu nombres au sein des organes dirigeants des syndicats des journalistes.
    Leadership au niveau des Organes de Régulation des Médias.
    L’audit a montré que dans la plupart des pays africains, à part le Ghana, ces organes sont des instruments de consolidation du pouvoir et de l’autorité par les gouvernants. Ils sont nommés soit par le chef de l’Etat soit par le chef de Gouvernement sur proposition des structures représentées tel le Parlement, la Primature les Professions Libérales, les Syndicats de Journalistes, les Maisons de Presse, les Hommes de Culture etc. Il se fait que la plupart de ces partenaires désignent pour les représenter, rien que des hommes sans se préoccuper de la parité ou de l’équilibre entre les genres. Dans ce cas, il appartient au autorités qui nomment en dernier ressort les membres de tels organes, d’exiger la parité lors des propositions. Et il revient également aux femmes de se battre pour exiger cette parité dans toutes ces structures où les membres sont nommés et pas élues. 2.Recrutement, Avancement de carrière, Conditions et Environnement du travail.
  • Tous les rapports ont reconnu que le recrutement, l’avancement de carrière sont intimement liés au niveau de formation
  • des femmes. Les rapports reconnaissent aussi que les conditions et l’environnement du travail en Afrique
  • sont durs pour tout le monde, hommes et femmes. Mais, pour les femmes journalistes, cette situation est particulière.
  • Elles font face de plus en plus au harcèlement sexuel et l’environnement du travail ne tient pas en compte leurs
  • besoins spécifiques. Au contraire, dans certaines entreprises des médias, des infrastructures ont été conçues et mises
  • en place comme si les femmes n’existaient pas. Rien a été prévu comme facilités dues à leur nature.
  • Les rapports révèlent d’ailleurs que tous les organes de presse, les organisations des médias et les organes de régulation
  • n’ont pas planifié des carrières de leurs employés.
  • La répartition du travail au sein des médias
  • Une constatation s’impose à travers tous les rapports. Les stéréotypes demeurent dans les attributions et la répartition
  • du travail au sein des équipes des journalistes.Les femmes journalistes continuent à couvrir les sujets dits
  • « légers » ou « facile » comme la culture, la santé, les affaires sociales au lieu des reportages revalorisant comme
  • ceux ayant trait à la politique, les affaires, la technologie, la science, les élections et les finances. Rarement sont les
  • femmes journalistes considérées comme « Grand reporters ».
  • 3. L’éducation et la formation en journalisme
    Quelques rapports ont indiqué que les jeunes filles sont actuellement intéressées par le travail qui leur offre assez de sécurité financière. Dans les pays audités, il a été signalé que les garçons et les filles ont un égal accès à la formation universitaire au journalisme selon le choix de chacun. Mais c’est à la sortie de ces Ecoles que les filles préfèrent
    se faire engager ailleurs que dans la profession de journalisme.
  • 4-L’image de la femme véhiculée par les médias
    L’étude révèle clairement que l’image et le portrait des femmes à travers les médias sont misérabilistes. Les femmes sont décrites en général comme des victimes, des femmes battues, violées, prostituées etc. Très difficilement, les femmes font entendre leurs voix dans les médias et leurs accès aux médias est très limité.
    En général l’analyse a montré aussi les points focaux ont beaucoup plus enquêté les médias audio visuels que ceux de la presse écrite. Mais il y a une représentativité entre la presse privée, commerciale et les médias publics.