Monitorage sur la Pauvreté

                                               

Projet de Monitorage des Reportages Médiatiques
sur la Pauvreté en Afrique de l’Ouest et Centrale Francophone

Remerciements

Le Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement (FAMEDEV) voudrait à l’entame de ce rapport témoigner toute sa gratitude à l’Association Mondiale pour la Communication Chrétienne (WACC) basée à Toronto au Canada pour le soutien financier qui a permis de mettre en œuvre ce projet de monitorage des reportages médiatiques sur la pauvreté en Afrique francophone.

FAMEDEV remercie également les coordinatrices et les coordinateurs pour leur engagement sans faille et leur détermination à conduire de manière optimale les différentes étapes du projet dans leurs pays respectifs.

Ces mêmes remerciements s’adressent aux monitrices et aux moniteurs, qui ont travaillé dans le bénévolat et le professionnalisme qui ont permis de coder toutes les fiches, malgré le travail de monitorage que nous connaissons tous être fastidieux.

Pour nous avoir compris et accompagné durant tout le long du processus de mise en œuvre, Nous accordons une mention spéciale à l’équipe de la WACC , particulièrement à Dr Sarah Machiara, Programme Manager for Media and Gender Justice, A Gisele Langendries, Administrateur de programmes et Monsieur Philip Lee, Deputy Director of Programmes, pour leur soutien constant.

Enfin FAMEDEV remercie toutes les personnes physiques et morales qui ont participé à la facilitation et à la réussite de ce projet.

Sigles et Abréviations

CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
SADEC: Communauté de Développement d’Afrique Australe
GMMP: Projet Mondial de Monitorage des Médias
WACC: World Association Christian Communication
FAMEDEV: Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement
UJAO: Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest
FIJ: Fédération Internationale des Journalistes
UNESCO: Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture
FEMNET: Réseau des femmes Africaines pour la Communication et le Développement
FMI: le Fonds Monétaire International
BM: Banque Mondiale
BAD: Banque Africaine de Développement
BID: Banque Islamique de Développement
PLCP: Programme Nationale de lute contre la pauvreté
PNDL: Programme National de Développement Local
PUDC: Programme d’Urgence de Développement Communautaire
CMU: Couverture Médicale Universelle
CEC: Carte d’égalité de Chances pour les Handicapés

Sommaire

Remerciements
Sigles et Abréviations

Introduction
Rappel du contexte et des objectifs
Méthodologie du monitorage
Phase préparatoire de la recherche
Le monitorage
Les résultats
L’analyse qualitative
Conclusion
Recommandations

Introduction

En partenariat avec l’Association Mondiale pour la Communication Chrétienne (WACC) basée à Toronto, le Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement (FAMEDEV) a mis en œuvre un programme de monitorage des reportages médiatiques sur la pauvreté en Afrique francophone.
FAMEDEV, dans ses ambitions de réduire de manière systématique l’exclusion et les inégalités de genres dans les médias, avait pensé qu’il était impératif de s’attaquer à la problématique du traitement de l’information relative à la pauvreté dans les médias, la télévision, la radio, la presse écrite et l’internet.

Ce projet dont l’objectif résidait uniquement à mesurer le niveau de prise en charge de questions liées à la pauvreté par les médias africains et comment elles sont traitées. Il réside uniquement dans la volonté d’indiquer l’importance qu’accordent les médias à la pauvreté et aux personnes qui vivent cette situation.

Il s’agissait donc pour FAMEDEV de mener cette étude pour pouvoir disposer d’outils à bit décisionnels car il fallait tout d’abord avoir des références qualitatives et quantitatives relatives à la pauvreté dans les médias publics et privés.
L’étude s’est déroulée dans les pays suivants : le Sénégal, Togo, Burkina Faso, Cote d’ivoire, Bénin, Mauritanie, Niger, le Cap-Vert, Mali, Cameroun.

Rappel du Contexte et des objectifs

Le Contexte

Dans un contexte où les supports de communication deviennent de plus en plus très accessibles à travers les Smartphones, les radios et les télévisions, même si la Banque Mondiale affiche que, l’Afrique a connu une baisse considérable du niveau de pauvreté de 17% ces dix dernières années, il convient de noter la pauvreté n’est pas encore au cœur des débats et dans une approche inclusive.

Ce projet est d’autant plus nécessaire qu’il a permis , d’avoir des références quantitatives et qualitatives sur le niveau de pauvreté des populations, d’identifier comment cette pauvreté est relatée à travers les médias, est ce que les personnes affectées participent aux débats et aux décisions qui affectent leur existence.

Il permettra assurément d’amener les professionnels des médias à renforcer les reportages sur la pauvreté dans notre continent et les personnes affectées mais surtout en les impliquant d’avantages dans les débats relatifs à cette problématique.

Une fois les résultats du monitorage seront partagés avec les décideurs au niveau des organes de presse, on pourra s’attendre à :
Un rétablissement des droits humains des personnes vivant dans la pauvreté, relatifs au droit à l’information et à la communication qui sont parmi les quatre droits humains fondamentaux;
Une meilleure visibilité des conditions d’existence des personnes affectées par cette problématique;
Une meilleure sensibilisation des gouvernants et des acteurs à travers des débats plus nombreux et de qualité dans les médias.

Les objectifs

Accroître de manière considérable le nombre de reportages et d’émissions sur la pauvreté;
Les populations vivant dans la pauvreté sont écoutées et entendues ;
Les populations connaissent les véritables enjeux liés à la pauvreté;
Une meilleure prise en compte des besoins et des préoccupations de cette couche dans les reportages et dans le traitement de l’information.

Méthodologie du Monitorage
Le monitorage des reportages médiatiques sur la pauvreté s’est déroulé en deux phases. La phase préparatoire et la phase de monitorage.

La phase préparatoire
Le monitorage des médias est une activité qui nécessite une préparation minutieuse. Cette phase a permis de dérouler les activités suivantes :

L’identification des dix (10) coordinatrices et coordinateurs;
La conception et l’élaboration de la méthodologie de monitorage;
La conception et l’élaboration du guide de monitorage;
La conception des outils (fiches de codage);
Le recrutement de 60 monitrices et moniteurs;
Un atelier de formation des 60 moniteurs et monitrices dans les pays cibles, sur les outils et des séances de pré-test ont permis d’apporter aussi bien des observations sur les outils que sur le guide;
Production du rapport à mi-parcours;

La Phase de monitorage

La phase de monitorage s’est déroulé les 23 et 24 mai 2017. Mais il convient de noter que tous les pays n’ont pu effectuer le monitorage durant la même période. Par exemple le Togo, pour des raisons de modalités pratiques n’a pu faire le monitorage que les 8 et 9 juin 2017. Le Mali, le Cameroun et le Cap-Vert ont également bénéficié de dérogations pour des raisons fondées. Contrairement au GMMP, nous n’avions pas de contraintes pour dérouler le monitorage en une seule date pour tous les pays. L’importance dans un pareil exercice consiste à notre sens à avoir des tendances diversifiées et dans le temps.

Les résultats du monitorage

Ce projet a permis d’avoir aujourd’hui des références qualitatives et quantitatives sur le niveau de la pauvreté des populations en Afrique de l’Ouest et centrale mais surtout de voir comment cette pauvreté est relatée par les médias dans ces deux sous régions de l’Afrique. Au sortir de ce monitorage, il apparait clairement que la pauvreté n’est pas une priorité dans les lignes éditoriales des medias suivis. Bien que la pauvreté soit transversale, elle n’est pas relatée de manière spécifique.

Le rapport présente les résultats du monitoring sur la manière dont les radios, la télévision, les journaux et l’internet des pays ciblés couvrent des sujets concernant la pauvreté. L’étude a ciblé 118 médias dans les dix pays concernés dans l’objectif de répondre à la question de savoir si la pauvreté était relatée dans les médias.
Il convient avant tout de rappeler que la recherche a été menée dans les pays suivant : Sénégal, Togo, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Bénin, Côte d’ivoire, Cameroun et Cap-Vert.
Le projet conduit par le Réseau interafricain pour les femmes, Médias, Genre et Développement (FAMEDEV) a été mis en œuvre par 10 coordinatrices et coordinateurs et 60 monitrices et moniteurs. Au total 118 médias ont été suivis tout au long de la mise en œuvre du projet sur 2 journées contrairement au principe du GMMP.
L’étude consistait à analyser le niveau d’intégration des questions liées à la pauvreté dans les politiques, stratégies et programmes des médias en Afrique de l’Ouest et Centrale, de s’assurer de la place que ces médias accordent aux reportages sur les questions liées à la pauvreté.
Il ressort de ce monitorage que la pauvreté est de loin une activité prioritaire dans les politiques et programmes des médias avec une quasi-inexistence des questions liées à la pauvreté dans les reportages médiatiques. Les tendances sont les mêmes pour les deux journées de monitorage et dans les 10 pays cibles. L’étude a révélé le faible engagement avec lequel les médias suivis abordent les questions liées à la pauvreté d’une part, et d’autre part, l’absence quasi-totale de cette problématique dans leurs programmes et politiques.
Au sortir de ce monitorage, il apparait clairement que la pauvreté n’est pas une priorité dans les lignes éditoriales des medias suivis. Bien que la pauvreté soit transversale, elle n’est pas relatée de manière spécifique. Toutes fois il faut noter que c’est un sujet très complexe en ce sens que tout projet socioéconomique visant à éradiquer la pauvreté ou participer au développement peut être considéré comme étant lié à la pauvreté.
Il est souvent arrivé aux monitrices et aux moniteurs d’avoir des difficultés pour se situer par rapport aux sujets car même si la pauvreté n’est pas citée de manière explicite, toutes les actions de développement visent à éliminer ou réduire la pauvreté.
Le constat commun aux 118 médias suivis est que les articles consacrés de manière explicite et claire à la pauvreté représentent 1% de l’ensemble des articles sur les deux journées de monitorage. Ceci dans des pays où plus de 70% de la population vit dans la pauvreté.
Nous avons également constaté que dans le traitement de l’information aussi bien les journalistes que les reporters ne sont souciés des aspects liés au genre en décrivant dans les contenus les spécificités de chaque composante du genre. Ce constat conforte les résultats du GMMP 2015 en matière de traitement discriminatoire de l’information.
L’étude démontre également que les personnes qui vivent dans la pauvreté n’ont pas voix au chapitre en ce sens qu’elles ne participent au débat et même dans les reportages dans la presse ou à la radio, elles ne sont pas impliquées et leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.
Il apparaît clairement alors le débat n’est pas participatif, ni inclusif et n’est pas « genré » et, est orienté vers des occupations autres que celles liées à la pauvreté.

Les reportages
La rubrique reportage regroupe en son sein cinq (5) sous rubriques déterminantes et nous allons nous focaliser sur deux d’entre elles à savoir l’espace et la référence à la loi. L’exercice de monitorage a démontré que les articles qui traitent, au niveau de la presse écrite, des aspects socio-économiques occupent des espaces assez importants et souvent sur plusieurs pages.
Les sujets d’ordre socioéconomiques parlent de manière indirecte ou sous-entendue de la pauvreté car participe de manière directe ou indirecte à la lutte contre la pauvreté ou à la réduction de la pauvreté. Qui parle de développement parle d’éradication de la pauvreté. Les conditions économiques affectent les comportements des populations dans tous les secteurs.
Il a été constaté également que les journalistes reporters ne fournissent pas beaucoup d’efforts pour se référer à des dispositions juridiques ou réglementaires pour motiver leur traitement.
Constat :

Les sujets de reportages
Les sujets les plus couverts par les médias suivis pendant le monitorage

Sujets Fréquence
Politiques nationales 8
Partenaires globaux 4
Politique étrangère 5
Politique 9
Sante 7
crise économique 10
pauvreté 4
participation politique des femmes 2
Travail grève 7
Agriculture 11
Transport 8
modèles économiques 12
Crédit 11
insécurité 4
planning familial 2
élevage 8
gouvernance 9

Le tableau ci-dessus met en évidence les sujets les plus fréquents et montrent à la fois la non prise en compte de certains sujets d’une importance capitale dans le cadre de nos politique de développement ou d’émergence.
Journalistes/Reporters
Aussi bien pour les journalistes que les reporters, les hommes occupent le devant de la scène. Ils apparaissent au premier plan avec 63% à la télévision avec souvent des présentations paritaires homme-femme, 49% à la radio, 73% dans la presse écrite et 68% sur la toile.

Cette situation nous replonge dans la représentativité des femmes dans les médias. Même s’il y a une évolution considérable en termes de présence de femmes dans les rédactions, il est indiscutablement admis que les rôles et les responsabilités ne suivent pas.
En terme de reportages sur la pauvreté, les hommes représentent 81% contre seulement 9% de femmes.
Les personnes évoquées
L’ensemble des résultats collectés montrent que les médias africains ont un genre masculin. Les taux de représentation perçus dans cet exercice avec un ratio de 27% pour les femmes contre 73% pour les hommes.
Nous avons sensiblement les mêmes tendances que celles du GMMP 2015 avec des représentations des genres disproportionnées en tant que sources mais aussi comme personnes évoquées dans les reportages.
C’est un paradoxe si nous nous référons aux ratios de la Banque Mondiale te de la FMI qui stipulent clairement que la majorité des femmes sont des pauvres et n’exercent que des métiers non-inscrits économiquement dans la durabilité ou occupent des fonctions précaires.
Il serait très intéressant à ce niveau d’essayer de mesurer le niveau de perception des femmes citées dans les médias. Car même si elles sont citées, dans quelles conditions et sous quel angle ?
Il est arrivé dans beaucoup de reportages que les initiales utilisées comme signature ou pseudonyme ne puissent permettre d’identifier le sexe du reporter dans la presse écrite et l’internet.

L’Age et le sexe des personnes évoquées
L’Age des personnes évoquées est entre 45 et 60 ans et sont en majorité des hommes. Il existe dans ce monitorage un article du journal l’ESSOR au Mali dans lequel un projet réunit les propriétaires des robinets dans un village pour essayer d’identifier les causes de la non-utilisation de l’eau du robinet à la préférence de l’eau de puits. L’article ne parle que des hommes et des hommes âgés.
Il convient de noter à cet effet, que non seulement les femmes travaillent plus avec l’eau pour les travaux domestiques mais elles sont exclues du projet. Alors, le journaliste dans son article aurait pu essayer d’identifier les véritables raisons qui ont amené le projet à exclure les femmes du projet mais mieux essayer de donner la parole aux femmes pour recueillir leurs avis dans ce cas précis.
Occupation/Fonction
L’occupation des personnes évoquées dans les reportages sur la pauvreté est très floue si ce n’est des personnes travaillant dans des ONG ou dans le Public.

Occupation/Fonction Télévision Journaux Radio Internet
Objet 21% 23% 19% 17%
Porte-parole 11% 7% 19% 9%
Expert ou commentateur 27% 14% 17% 21%
Expérience personnelle 30% 25% 23% 19%
Témoin populaire 18% 19% 29% 11%
Opinion populaire 19% 19% 18% 16%

Ce tableau ci-dessus indique les fonction et occupation des personnes citées dans les reportages de manière générale à travers les différents médias suivis.

Niveau de participation
Il a été constaté dans ce monitorage que même si les femmes sont citées dans les reportages sur la pauvreté, elles ne parlent pas ou ne donnent guère leur avis. Elles sont plus citées comme victimes ou cibles, bénéficiaires de programmes visant à éradiquer la pauvreté ou un fléau. Toutefois il convient d’éclairer que les niveaux de participation différent d’un pays à un autre en fonction des pesanteurs socioculturels existants dans certains pays comme le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Cameroun.
La question de la participation des femmes dans les médias et la perception qu’elles ont de leur image dans les médias est revenue à maintes reprises dans cette étude, pour des raisons aussi diverses que mitigées.
Le secteur de la pauvreté touche plus de femmes que d’hommes et dès lors il devait revenir aux femmes de participer activement à l’identification des solutions et de manière inclusive.
De manière générale, les femmes ne s’expriment pas et ne sont pas directement citées.
Le tableau ci-dessous indique de manière les différents niveaux de participation des femmes dans les médias selon les pays ciblés en fonction des réalités socioculturels.

Les reportages mettent-ils en évidence des aspects liés à la pauvreté ?

Ce tableau ci-dessus indique clairement que les reportages médiatiques ne mettent pas en évidence des aspects liés à la pauvreté, dans des pays où plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté.
Tous les médias suivis présentent les mêmes tendances voire les mêmes priorités.
Constat :

Analyse qualitative des résultats du monitorage
Au vu de ce qui précède, il apparait clairement que les reportages médiatiques sur la pauvreté sont inexistants dans les médias. Les articles codés démontrent à la limite l’absence de politique de genre pour un traitement impartial de l’information et des genres. Il est également avéré que la pauvreté de manière spécifique n’est pas intégrée dans leurs genres rédactionnels.
Un article portant sur les femmes vendeuses déguerpies de la chaussée car le préfet dans son discours qualifie ce comportement de ces dernières comme étant une entrave à l’embellissement de la ville de Dakar. Le reporter dans son traitement a suivi le préfet dans ses arguments, en utilisant l’occupation anarchique comme étant le seul motif de déguerpissement. Aucune mesure de recasement n’ayant été avancée par le préfet, le journaliste aurait pu dans son article s’intéresser non seulement, sur les raisons de l’occupation de la chaussée par les femmes ce qui découle souvent de l’absence d’une issue économique pour elles mais aussi, sur le sort de ces femmes déguerpies.
Nous n’avons pas des résultats d’une étude similaire pour comparer les résultats à la finalité de mesurer l’évolution ou la régression des statistiques en matière de traitement de l’information relative à la pauvreté dans les médias en Afrique. Mais le fait que les femmes qui vivent plus dans la pauvreté sont sous-représentées dans les médias nous donne une idée sur la prise en compte de leurs besoins pratiques et de leurs intérêts stratégiques.
La non-intégration de la pauvreté dans les politiques rédactionnelles peut être une des causes majeures de l’absence de traitement des questions liées à ce fléau, mais aussi le manque de formation et surtout de spécialisation de nos journalistes et reporters constituent des facteurs de limites.
Il existe dans les pays bénéficiaires de l’étude des politiques publiques visant à éradiquer le pauvreté mais force est de constater que les populations ne peuvent souvent bénéficier par manque d’information car les médias ne jouent pas pleinement leur rôle. La CMU qui existe qui existe pratiquement dans tous les pays africains avec un accompagnement de la Banque mondiale et le Fonds mondial avec un financement de 24 milliards de dollars, le PUDC, le PNDL, le Fonds routier qui a permis de construire des échangeurs et des corridors dans les pays membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. Les programmes mis en œuvre par les partenaires globaux notamment les cartes d’égalités de chances (CEC) en Afrique de l’Ouest, les programmes mis en œuvre par la SADEC etc., autant de politiques et programmes méconnus du grand public parce que tout simplement les médias ne suivent pas.
Malgré les formations initiées par FEMNET, l’UNESCO sur les indicateurs d’égalités de genres, les outils et guides produits par la WACC, les statistiques issues de cette étude traduite parfaitement bien la partialité du traitement de l’information en Afrique et la non prise en compte des aspects liés aux préoccupations de la majeure partie des africains, la pauvreté dans sa transversalité.

Conclusion
Il ressort de cette étude deux conclusions majeures :
Aucun des médias suivis n’intègre le reportage médiatique sur la pauvreté dans ses politiques et ses programmes. Donc même si les médias traitent des sujets de développement, ils n’accordent pas un certain crédit à la pauvreté de manière spécifique et concrète.
Le traitement de l’information dans les médias suivis dans le cadre de l’étude est loin d’être impartiale. Le genre n’est pas pris en compte dans les contenus et dans la représentativité.
Recommandations
Au vu des résultats obtenus et des conclusions suscitées, nous recommandons fortement :
A la WACC
De développer un guide sur les techniques de reportages sur la pauvreté en Afrique destiné aux médias et à la société civile ;
D’initier des sessions de formations sur « médias et pauvreté » ;
D’organiser de manière périodique des projets de monitorage sur les reportages médiatiques sur la pauvreté en Afrique.
Aux médias suivis
D’intégrer aussi bien la pauvreté que le genre dans leurs politiques éditoriales, les grilles de programmes et les orientations ;
De travailler en étroite collaboration avec la société civile pour mieux appréhender et couvrir les besoins pratiques et leurs intérêts spécifiques liés à la lutte contre la pauvreté ;
De donner davantage la parole aux personnes qui vivent dans la pauvreté ;
Initier des débats sur des thématiques liés à la pauvreté et de manière inclusive.
Aux pouvoirs publics
Développer des politiques de communications gouvernementales face aux exigences de performance et des populations ;
Communiquer davantage sur les politiques publiques mises en place dans les pays respectifs ;
Travailler en étroite collaboration avec les médias pour une meilleure visibilité des programmes mis en place.
Aux acteurs de la société civile
D’initier des partenariats avec les médias pour mettre à leur disposition la bonne information relative aux programmes de réduction de la pauvreté, aux programme de développement ;
D’impliquer les médias dans la mise en œuvre des programmes de formation, de mise en œuvre des activités initiées.
Aux partenaires financiers et techniques
D’accompagner les Etats dans la communication du haut vers le bas par le canal des médias organisés publics et privés ;
De faciliter des accords tripartites entre l’Etat, la Société civile et les médias