FAMEDEV
Déclaration à l’occasion de la Journée Internationale de la fille
À l’occasion de la Journée internationale de la fille (IDOG), le Réseau interafricain pour les femmes, médias, genre et développement (FAMEDEV), rejoint la communauté mondiale pour amplifier les voix sur les droits des filles, promouvoir leur autonomisation, sensibiliser aux défis auxquels les filles sont confrontées, et envisager un meilleur avenir pour les filles.
Je crois que nous avons tous et toutes reconnu le fait que si les filles sont bien soutenues pendant leur adolescence, elles ont un énorme potentiel pour changer le monde. Une fois renforcées, elles seront mieux placées pour servir leurs sociétés maintenant et à l’avenir. Elles peuvent servir de dirigeants politiques, de chefs de famille, de mères, de mentors, d’entrepreneurs, de scientifiques, d’économistes, de travailleurs dans des institutions publiques et privées, travailler en tant que partenaires égales avec leurs homologues masculins. Elles seront mieux placées pour gérer les affaires de leurs pays dans un environnement transparent, démocratique et sans corruption.
Cependant, de nombreuses adolescentes en Afrique continuent de faire face à de multiples défis et désavantages qui mettent en péril leur santé et leur éducation. Ces défis vont de l’éducation, l’accès aux services et aux informations de santé reproductive, l’accès à la technologie et aux outils et compétences numériques pour leur permettre d’avoir accès à l’information, pour pouvoir communiquer et s’exprimer, avoir l’accès à l’emploi et à la formation aux compétences de vie. En raison des normes sociales et des institutions inadéquates, les femmes et les filles continuent d’être exposées à des pratiques néfastes telles que le mariage des enfants, la perturbation de leur éducation pour le mariage, les mutilations génitales féminines / l’excision, la violence sexiste, le travail des enfants, les soins à domicile et les tâches ménagères qui réduisent leurs possibilités d’éducation, de création de réseaux sociaux et de jouissance de leur enfance.
Mais il existe un certain nombre d’instruments internationaux et régionaux qui favorisent l’autonomisation des filles et des femmes. Parmi eux, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, généralement dénommé Protocole de Maputo, qui a été adopté par l’Union Africaine à Maputo, au Mozambique le 11 juillet 2003, et est entré en vigueur le 25 novembre 2005. C’est le principal instrument régional en Afrique pour la protection des droits des femmes et des filles.
Le Protocole de Maputo impose de nombreuses obligations aux États membres. Il s’agit d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles, grâce à des mesures législatives et institutionnelles appropriées et d’interdire toutes les formes de pratiques préjudiciables qui portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles. Il exige en outre que les États protègent la dignité des femmes et des filles et leur protection contre l’exploitation, la déchéance et la violence. Les États sont également tenus d’adopter des mesures législatives pour garantir aux femmes et aux filles l’égalité des chances en matière d’éducation, de travail et de carrière. FAMEDEV, en tant que membre de la Coalition pour la solidarité pour les droits des femmes africaines (SOAWR), s’est activement engagée dans la promotion de la ratification, de la domestication et de la mise en œuvre du Protocole de Maputo par les États membres à travers des programmes de plaidoyer, de recherche et de formation en Afrique.
FAMEDEV s’engage pour l’autonomisation des femmes et des filles. Nous croyons fermement que la voix des filles doit être écoutée et amplifiée. Même s’il y a eu des améliorations significatives dans la vie des filles depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing en 1995, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre la parité entre les filles et les garcons à tous les niveaux du système éducatif afin de garantir une éducation de qualité à travers une éducation et une formation tout au long de la vie pour les filles afin de leur permettre d’être compétitives sur le marché du travail.
Nous avons tous et toutes été témoins des graves défis que la pandémie COVID-19 a posés pour l’éducation des filles. Hormis certains d’entre elles ayant abandonné l’école, peu d’entre elles avaient accès à la technologie et à l’électricité appropriées pour suivre des cours en ligne. Les gouvernements doivent investir sérieusement pour remédier à la situation. Les questions liées à la pauvreté, à la santé, au changement climatique, à l’eau et à l’assainissement, à l’énergie, au travail décent, à la croissance économique, à la paix et à la sécurité et au soutien nécessaire aux organisations qui défendent et promeuvent l’égalité des femmes et des filles sont tout aussi importantes. Pour faire face à ces problèmes, il est donc nécessaire de construire et de consolider la solidarité, la collaboration et les partenariats stratégiques de toutes les parties prenantes, les filles et les femmes étant au premier plan et leurs voix écoutées et amplifiées.Amie JoofDirectrice Exc
Journée Internationale de la Fille, édition 2020.
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